Ink on paper

Amore, vita, risate, ve lo ricordate?

Cette série de six gravures – pointe sèche et monotype- est née d’un souvenir qui n’est évidemment pas le mien. Mais je connais ce couple. Du moins l’ai-je connue, elle. Et aujourd’hui, qui d’autre que moi pour veiller à cette mémoire? D’une façon très indirecte, cette image fait partie de mon histoire. C’est ce bonheur, ce geste de tendresse qui m’émeut encore aujourd’hui que j’ai tenté de transcrire par le biais de la gravure : on a parfois ce réflexe de vouloir participer à la conservation des choses, à la mémoire

En mêlant pointe sèche et monotype, deux techniques qui laissent une grande place à l’intuition et à l’accident, j’ai exploré la variation et la transformation de l’image initiale. Chaque tirage est unique, légèrement décalé, comme un souvenir qui se modifie à chaque évocation. Le geste, parfois précis, parfois laissé au hasard de l’encre et de la presse, participe à cette recherche d’un équilibre entre contrôle et effacement. Ce travail personnel cherche moins à restituer fidèlement une mémoire qu’à en suggérer la charge émotionnelle. C’est un travail discret, personnel, où l’image d’un amour oublié devient prétexte à une exploration plus large jusqu’à ce qu’il résonne doucement avec mes propres histoires.

Gravure. Pointe sèche et essuyage interrompu. Monotype. Stephane Humbert-Basset